Se loger à Montréal est de plus en plus compliqué pour les faibles revenus

Les loyers ont tendance à réagir avec quelques mois de latence par rapport aux prix de l’immobilier. Avec les hausses des prix des maisons de Montréal et des condos que nous avons connues récemment, l’augmentation des loyers n’était qu’une question de temps. Cette hausse s’étant matérialisée, les ménages à faibles revenus de Montréal sont en difficulté. C’est ce que dénonce Daniel Duranleau, militant du mouvement ATD Quart Monde, dans une tribune libre publiée dans La Presse +.

 

Crise du logement : un fait nié par la classe politique

Selon M. Duranleau, les chiffres sont implacables : nous faisons bien face à une crise du logement à Montréal. Vu que la classe politique se refuse à voir les choses en face, il évoque des chiffres implacables. Par exemple, les augmentations de loyer entre 2020 et 2021 sont en moyenne de :

  • 8 % à Montréal
  • 12 % à Trois-Rivières et Sherbrooke
  • 22 % à Granby

Et bien entendu, l’augmentation des salaires et des prestations sociales est très loin de compenser ces augmentations vertigineuses des loyers. Les « mieux lotis », à savoir ceux qui perçoivent le salaire minimum, ont bénéficié d’une augmentation de 3 %. Pour le reste, les hausses sont faméliques :

  • + 1 % pour la pension de vieillesse
  • + 1,26 % pour l’aide sociale
  • + 2,4 % pour le salaire moyen

Et pour l’allocation logement, elle reste tout simplement calée à 80 $ par mois. Nul besoin d’être un génie des mathématiques pour comprendre que les Québécois locataires ont fortement perdu en pouvoir d’achat cette année. Et ce sont bien entendu les moins nantis qui souffrent le plus. D’autant que cette catégorie de la population est souvent celle dont l’épargne est la plus faible.

 

De nombreux locataires sont désormais coincés dans un logement inadapté ou insalubre

Daniel Duranleau ne connaît que trop bien cette réalité. En tant que militant d’ATD Quart Monde, il voit ainsi au quotidien des personnes à faible revenu dans l’incapacité de quitter leur logement insalubre en raison des prix. Selon lui, le droit fondamental au logement de ces personnes est bafoué. De plus, il craint que la situation s’empire dans les mois à venir.

C’est pourquoi il exhorte les pouvoirs publics à prendre le taureau par les cornes afin de garantir un logement décent à des prix acceptables pour tous les Montréalaises et Montréalais.

 

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